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[Première partie de l’article]

Premier trimestre de grossesse : le passé

 

Le premier trimestre de grossesse débute par un diagnostic médical. Avant, l’enfant n’est qu’une idée, un espoir. Un test de grossesse positif lui donne sa première réalité. Et le passage de ce souhait vers un enfant maintenant possible est un choc psychologique. Il provoque à la fois un certain enthousiasme à l’idée d’avoir un enfant, mais soulève aussi beaucoup de peurs. C’est un nouveau concret auquel il va falloir ‘faire face’. C’est une remise en cause des conditions de vie de chacun des futurs parents. Et les questions surgissent immédiatement : C’est quoi être mère / père ? Est-ce que je serai une bonne mère / un bon père ? Comment agit-on quand on est mère / père ? C’est quoi une relation entre un enfant et sa mère / son père ?…
C’est une période de questionnement intense provoqué par l’état de grossesse.
Ces questions provoquent un retour immédiat sur les repères de chacun, donc sur notre propre enfance et sur nos références parentales.
Que ce questionnement soit conscient ou inconscient, il a lieu.

Dès le début de la grossesse, des changements biologiques apparaissent très rapidement et très soudainement. Très tôt la fatigue est présente. Elle est en particulier provoquée par les modifications du système cardio-vasculaire qui amènent une chute de tension, ce qui rend les efforts physiques difficiles. Il faut constater également les modifications des systèmes musculaire, aponévrotique et ostéo-tendineux qui se manifestent par une perte de puissance musculaire, l’apparition possible de crampes, une certaine fragilité articulaire.
Une certaine sensibilité globale du corps apparaît et pousse à l’économie, elle oriente vers une certaine tranquillité, un certain repos..

Des modifications psychologiques sont également à noter,  telle qu’une plus grande capacité à percevoir les sentiments et les émotions (hypersensibilité) accompagnée d’une plus grande aptitude à la sincérité. Les femmes enceintes sont soudain plus enclines à se confier en toute transparence. La psychanalyste Monique Bydlowski a employé le terme de “transparence psychique”

En résumé, nous constatons :

  • des modifications biologiques importantes et soudaines qui poussent à ralentir le rythme, à prendre du recul par rapport à la vie courante
  • l’apparition d’un questionnement de vie nouveau qui oriente une réflexion s’appuyant sur nos expériences passées
  • une perception du monde différente à travers une sensibilité accrue.  Cela ressemble aux conditions idéales pour faire un travail sur soi. Les conditions de ce que nous avons choisi d’appeler ‘une psychothérapie naturelle’ sont réunies.

Cette psychothérapie peut demander l’accompagnement d’un professionnel selon sa complexité. Mais dans le cas général, elle ne demande que de choisir de s’y impliquer et de regarder avec  bienveillance les souvenirs qui reviennent et les interrogations qui surgissent. Dans certains de ces souvenirs, il reste un peu d’aigreur. Ils nous placent plus ou moins en position de victime. Ces souvenirs sont des événements qui ont été enregistrés depuis notre maturité du moment, souvent une maturité d’enfant. Traiter ces souvenirs consiste essentiellement à les re-comprendre depuis un point de vue d’adulte. Et alors, on peut se rendre compte que personne n’a tort ni raison, pas plus l’enfant que ses parents. Ces souvenirs difficiles sont principalement des situations d’incompréhension : l’enfant n’a pas compris ce que faisaient ces parents, les parents n’ont pas compris ce que faisait l’enfant. Il n’y a généralement à ces endroits que des maladresses de part et d’autre.

Et le père ?
Il partage le même choc psychologique lors de la confirmation médicale de la grossesse. Il partage les mêmes interrogations concernant la paternité qui le renvoient à ses références et à son passé de façon identique. Mais il ne bénéficie pas de l’état de grossesse. Il est libre de l’expérience. La première chose est donc qu’il peut choisir de s’y engager ou non. S’il choisit de s’intéresser à ses propres interrogations et échange avec son épouse pour l’accompagner dans son hypersensibilité plutôt que de s’en protéger, une certaine complicité se met en place. Ce sont les fondations de ce qui sera le couple parental.
A quoi sert cette démarche ? C’est pour la future mère comme pour le futur père, une formidable occasion de se mettre en paix avec leur passé*. Il permet d’aborder la nouvelle période de vie qui arrive, la parentalité, de manière un peu plus sereine.
C’est aussi l’occasion pour ce couple de se connaître mieux. Si chacun peut tour à tour aider l’autre à traiter ses appréhensions de futurs parents, une autre proximité s’installe.
Mais c’est aussi une école pour apprendre à décider.
Être parent, c’est prendre sans cesse des décisions pour le bien-être de nos enfants. Et comme nous ne leur voulons que du bien, nous leur devons les meilleures décisions possibles à chaque instant. Mais l’être humain est fait de telle façon, qu’il réagit en général à un passé plus ou moins douloureux plutôt qu’à un événement présent. Pour illustrer ce propos, imaginez une petite fille que sa maman empêche de sortir jouer dehors avec ses amies. Lorsqu’elle deviendra mère à son tour, cette femme peut dire : “Ma maman m’a enfermée, c’était insupportable, je laisserai mon enfant le plus libre possible*”. Cette décision n’est pas juste ; non pas la décision elle-même, mais la façon dont elle est prise. Elle ne prend pas en compte les besoins réels de l’être humain qui va naître.

Ainsi, quand le souvenir revient à cette futur mère, elle peut prendre le temps de le regarder, de partager la tristesse de la petite fille qu’elle était, qui se sentait enfermée. Mais, parce qu’elle est maintenant adulte et bientôt mère, elle peut comprendre les inquiétudes de sa propre mère. Alors elle peut voir une mère simplement un peu débordée par ses propres peurs.
Quand elle sera, à son tour, dans la situation de décider si son enfant peut ou non sortir rejoindre des amis, elle pourra réagir moins par rapport à sa propre histoire et se poser la question “De quoi a besoin mon enfant ? De quoi est-il capable ?” et prendre ainsi une décision plus en phase avec l’évènement réel qu’avec le souvenir qu’il provoque.

Deuxième trimestre de grossesse : le présent

 

Cette distinction entre les trimestres de grossesse ne marque pas une rupture. Le début du deuxième trimestre n’indique pas la fin de ce qui est proposé par le premier. Ainsi l’hypotension artérielle et une certaine fatigue (mais souvent moins importante que lors du premier trimestre) restent présentes, incitant au repos en limitant les possibilités d’excès physiques. C’est aussi le temps d’un certain épanouissement corporel. La première échographie rend le bébé un peu plus réel faisant disparaître nombre d’inquiétudes.
Le deuxième trimestre est souvent marqué par des pertes de mémoires. Aujourd’hui le sujet reste controversé. Certaines études tendent à montrer que les femmes enceintes n’ont pas de problème de mémoire particulier, d’autres avancent dans l’autre sens. Quoiqu’il en soit nous avons choisi de ne pas nier le ressenti des femmes. Que ce soit en raison d’atteinte propre au système mémoriel, ou bien lié plus à l’attention et à la concentration, ou bien encore simplement du fait d’une réorganisation fondamentale des priorités liée à l’arrivée prochaine de l’enfant, des troubles mémoriels sont souvent constatés.
Toujours dans ce deuxième trimestre, une autre manifestation importante due à la grossesse est la modification des goûts (et des dégoûts), qu’on peut lier également à l’apparition des fameuses envies de la femme enceinte. Assez soudainement encore une fois, la simple odeur de ce qu’elle aimait manger peut l’insupporter ou elle peut devenir friande de ce qu’elle n’aimait pas auparavant. Et puis parfois des envies irrépressibles (et souvent un peu incongrues) apparaissent : la légendaire envie de fraises en décembre.
Les rythmes de vie sont également modifiés : l’alternance des phases de repos et d’action n’est plus la même que précédemment, les rythmes veille/sommeil sont modifiés.

Pour le père, toujours libre de son engagement auprès de sa femme dans la grossesse, l’implication est plus facile dans ce deuxième trimestre. Le simple fait que sa compagne ne puisse plus compter sur ses habitudes bouscule beaucoup les siennes. Mais comme il ne vit pas biologiquement la grossesse, il a le choix de tenter l’expérience proposée ou de s’en tenir à l’écart.

Toutes ces modifications amènent une qualité de vie particulière : il n’est plus possible de s’appuyer sur les habitudes, sur les automatismes. A chaque instant il devient nécessaire de se demander ce dont on a envie, et cela peut changer d’une minute à l’autre ! Nous y voyons une éducation à vivre au présent, par opposition aux habitudes ancrées dans notre passé ou aux projets liés à un futur.
C’est ainsi l’occasion d’être plus près de soi, c’est un apprentissage des plus utiles pour la parentalité. En effet, quand le nouveau-né sera là, c’est lui qui va décider des rythmes de vie familiaux dans un premier temps. Au début, le jour et la nuit lui importent peu, que ce soit “l’heure de manger” ou non, pas plus. La mère vivra donc en dehors de ses habitudes, et il lui sera nécessaire de savoir jongler avec ses propres besoins pour pouvoir satisfaire les besoins de son bébé sans pour autant s’oublier. Cela évite beaucoup d’épuisement.
Quand on pousse cette réflexion un peu plus loin, elle amène à l’idée d’apprendre à prendre soin de soi pour prendre soin de l’autre. C’est une attitude fondamentale pour s’occuper d’un nouveau-né. A l’inverse, prendre soin de l’autre sans prendre soin de soi, c’est se nier. Dans ce sens, le dévouement quand il est le mode relationnel principal, est une pathologie parentale grave. Il apprend à l’enfant que pour aimer quelqu’un il est nécessaire de se priver de quelque chose. Cela introduit un ‘prix à payer’ dans le lien. Le dévouement amène tôt ou tard à des phrases comme “Avec tout ce que j’ai fait pour toi…” si douloureuses pour l’enfant, qui provoque la réponse classique “Mais moi je ne t’ai rien demandé !” tout aussi douloureuse pour le parent.
Ce deuxième trimestre permet de développer un art de bien traverser le quotidien.

Ainsi, au cours de ce deuxième trimestre, la métamorphose continue à se préciser. Après un apprentissage de l’art de décider, le second permet aux futurs parents de s’entraîner à bien traverser le quotidien et les prépare ainsi à l’accouchement et à la parentalité, mais nous reviendrons sur ce point.

Troisième trimestre : le futur

 

Les trois derniers mois de la grossesse sont marqués par d’autres signes.
Physiquement, le poids induit par la grossesse prend de plus en plus d’importance en limitant les possibilités de mouvements. C’est le corps qui indique ce qui est possible ou non, de façon de plus en plus accentuée.
D’autre part, les contractions de Braxton-Hicks, contractions non douloureuses qui n’entraînent pas l’ouverture du col de l’utérus et qui surviennent occasionnellement tout au long de la grossesse, se font plus fréquentes, jusqu’à 10 ou 15 fois par jour, et surtout plus perceptibles du fait de l’augmentation du volume du fœtus dans l’utérus.
Et enfin, les mouvements du bébé augmentent aussi en fréquence et en intensité.

Ces évènements physiques ont des conséquences psychiques. Ils sont autant de rappels de la proximité de l’accouchement. Les contractions sont autant d’invitations à mieux appréhender son corps en vue de l’accouchement, mais chacune d’elle provoque une interrogation : “Suis-je prête à accoucher ?”. Les mouvements du bébé semblent demander “Es-tu prête à accueillir ce bébé ?”

Le chemin psychique qui est parcouru depuis le projet d’enfant, qui est passé par la conception puis par les deux premiers trimestres, continue dans le sens d’une concrétisation croissante de l’enfant. Si au premier trimestre une femme peut se définir par “Je suis enceinte”, au deuxième elle le fait par “J’attends un enfant”. Au troisième trimestre la définition ressemble plus à “J’attends mon enfant” ou bien “Je vais accoucher”.

La proximité de la date du terme, rend l’accouchement plus présent dans l’esprit des parents. Il s’agit de se préparer à cet évènement et de se tourner vers l’accueil de cet enfant qui va arriver, de se tourner vers le futur.

Cette préparation d’un évènement à venir, qui sort du quotidien parce qu’il n’est pas si fréquent de donner naissance au cours d’une vie, implique autant la future mère que le futur père. C’est de plus un évènement dans lequel les attentes sont grandes : chaque couple a envie de vivre ‘une grande expérience’. Hors les ‘grandes expériences’ peuvent survenir par hasard certes mais c’est assez rare et les couples sont souvent déçus, mais il est aussi possible et beaucoup plus sûr de les préparer, de s’y préparer. Il est donc envisageable de les créer. Ce travail se concrétise dans un projet de naissance qui peut, dans ce cadre, être un document mûri et élaboré en couple à partir des souhaits de la future mère. Le père retrouve ici ce rôle d’accompagnateur déjà esquissé.

Cette démarche débute par la mise au clair de l’accouchement rêvé par la future mère. Puis il faut ensuite prendre le temps de traduire ce rêve dans la réalité. Il faut l’adapter aux conditions réelles, à ce qui est concevable, aux réalités de la maternité choisie par exemple. Ce travail en deux temps, rêve puis traduction du rêve, est important pour une mise en place solide du projet d’accouchement. En effet, le rêve permet d’approcher au plus près ce que l’on veut être dans cette expérience. La concrétisation du rêve sous forme d’un projet permet de se donner les moyens d’atteindre cet état d’être qui a été rêvé.  Autour des rêves et des souhaits de sa compagne, le futur père peut devenir celui qui va les rendre réalisables au mieux. Ce passage de l’un à l’autre nous semble particulièrement important car il prépare à l’art des créer des moments exceptionnels. Encore une fois, cet apprentissage nous semble essentiel pour bien vivre l’accouchement, mais il est aussi utile tout au long de la parentalité.

L’accouchement

 

L’accouchement est un moment de cristallisation. C’est le moment de la première mise en pratique précise des apprentissages proposés par la grossesse. Nous ne pourrons ici que proposer les grandes lignes de notre réflexion pour essayer de faire sentir cette imbrication très forte entre les apprentissages de la grossesse, l’accouchement et le rôle du père qui est ainsi ouvert.

Le début de l’accouchement, signalé par la perte des eaux ou la présence de contractions régulières, met le couple devant un choix : comment va-t-il s’engager et participer à la naissance ? Il y a schématiquement deux façons de débuter cette expérience : dans la précipitation et les reproches (“tu n’as pas préparé la valise”, “où as-tu mis mes clés de la voiture ?”…)  ou bien dans une certaine paix, dans une certaine harmonie. Le couple se trouve devant l’art de décider : il est possible de choisir la façon de débuter une expérience. Il est possible de choisir de laisser faire le passé (“ma mère a horriblement souffert lors de ses accouchements, cela va être pareil pour moi”) ou bien de transformer la situation (“oui, ma mère a souffert mais je ne suis pas ma mère et là, à l’instant, ma douleur n’est pas insupportable”). Le futur père a ici un vrai moyen d’action. La future mère, prise physiquement par l’expérience des contractions ou de la perte des eaux et le cortège de peurs que cela peut amener, n’a pas beaucoup de prise sur l’évènement. Au futur père revient le rôle de se tranquilliser pour pouvoir ensuite rassurer sa compagne. A lui de transformer la situation pour faire en sorte que ce soit un couple apaisé qui décide ensemble de partir à la maternité et de vivre l’accouchement qui arrive en mettant le meilleur de chacun.

Vient ensuite le travail, des contractions régulières et de plus en plus rapprochées préparent le corps à la naissance. C’est un travail corporel et psychique intense. Nous y retrouvons une version très condensée de l’art de bien traverser le quotidien. La femme est sans cesse centrée sur son corps et sur ce qui se passe en elle. Dans la perception de la douleur il y a 3 choses : la douleur ‘réelle’ de la contraction, ce que l’être y rajoute du passé (“ça m’est déjà arrivé et j’ai eu très mal”) et enfin ce qu’il y ajoute d’anticipation (“je vais avoir très mal”). Ce deuxième trimestre qui a bousculé les habitudes et les automatismes, a permis de s’entraîner à vivre au présent, à l’ici et maintenant. La traversée du travail est facilitée par cette attitude d’observation du présent : qu’est-ce qui se passe maintenant ? Qu’est ce qui me soulagerait dans l’instant ? Comment naît et se développe la douleur de cette contraction ? Cette présence permet de minorer deux ingrédients ajoutés à la douleur : le passé et le futur.
Le rôle du futur père est important à cet endroit. Il peut établir les conditions favorables pour sa compagne. Parce qu’il la connaît mieux que quiconque et parce qu’ils ont élaborés le projet de naissance ensemble, il peut veiller à maintenir un environnement calme et tranquille. Et pour le faire bien, il est devant un travail psychique assez semblable à celui que la mère fait. Pour installer une ambiance paisible, il lui faut être en paix. Il ne pourra pas le faire en passant en force. Pour lui, ce ne sont pas les contractions qui vont le ramener au présent, mais ce sont ses contrariétés. Devant chacune d’elle, il pourra s’arrêter pour les traiter. Ce traitement  consiste à chercher à voir la réalité des choses de l’évènement sous la première lecture trop rapide qui en est faite habituellement. Si la sage-femme est peu accueillante, une première réaction peut être de le lui faire savoir avec un peu de vigueur. Une relecture de l’évènement permettrait par exemple de montrer qu’elle est surtout fatiguée de sa garde. Et on ne s’adresse pas de la même façon à une personne fatiguée qu’à une personne désagréable.
Le futur père, libre de toutes contraintes physiques, dispose du recul nécessaire pour percevoir l’évènement dans son ensemble. Sa liberté d’action lui permet de maintenir un climat tranquille et harmonieux dans la salle de naissance. Ce n’est pas une place mineure dans l’accouchement qui lui est proposée.

Et puis viendra le moment de l’expulsion. Il n’est pas rare que les femmes s’affrontent à l’idée de mourir. Et il faut comprendre la situation paradoxale dans laquelle elles sont : elles viennent de courir le marathon du travail obstétrical et se trouvent devant le sprint de l’expulsion. Il y a deux choses qui peuvent aider à cet instant : le contact avec le bébé qui arrive avec la conscience qu’il traverse aussi une phase difficile et que ce qu’elle fait l’aide à venir au monde ainsi que le futur père.
Dans l’étape précédente, le travail d’accompagnement qui a été fait renforce une proximité intime du couple dans une confiance réciproque. Depuis cette confiance fondée sur une expérience partagée, il peut donner de la force à son épouse. Alors qu’elle se sent à bout de force, lui sait qu’elle est capable de ce dernier effort, et elle sait qu’elle peut compter sur lui.

Puis le bébé est là et vient le moment de cette première rencontre. Le bébé qui ne faisait qu’un physiquement et psychiquement avec sa mère durant la grossesse est maintenant un être humain avec sa propre personnalité. La mère a traversé l’épreuve de l’accouchement, le père a accompagné et protégé l’expérience. C’est après les efforts intenses de chacun que cette rencontre se fait, dans une comme-union. C’est un moment fondateur pour le nouveau père, la nouvelle mère et le nouveau-né.
Le moment exceptionnel qui a été rêvé, puis mis  en forme de projet lors du troisième trimestre de grossesse est atteint par une adaptation constante à la réalité de l’instant ; ce qui est la troisième étape nécessaire dans la construction d’un tel moment.

Vient ensuite le temps des soins pour la mère et pour l’enfant, puis celui du repos à la maternité et enfin le retour au domicile.

Nouveaux parents

 

Dès le début du postnatal, la mise en œuvre des apprentissages contenus dans la grossesse est facilitante. Sans arrêt les parents se trouvent confrontés à des décisions à prendre pour leur nouveau-né. S’ils ont pu s’entraîner pendant la grossesse, traverser le bouleversement qu’est le postnatal sera d’autant facilité.
L’art de bien traverser le quotidien est essentiel dans cette période pendant laquelle le nouveau-né décide des rythmes. Savoir gérer ses rythmes d’actions et de repos au plus près de l’instant, s’éloigner de ses habitudes pour adapter une partie de son quotidien à cette nouvelle vie est indispensable pour que cela puisse se faire dans le bien-être de tous.
Quant à l’art de créer des moments exceptionnels, il sera utile tout au long de la parentalité. Ces moments représentent de véritables ancrages d’amour familial, particulièrement importants au moment de l’adolescence car ils permettent de garder une relation ‘vraie’ à l’enfant au-delà des apparentes oppositions ou différences.

Quand les trois métamorphoses ont eu lieu, il reste à l’enfant à grandir jusqu’à l’autonomie. Et en parallèle, le nouveau père et la nouvelle mère grandiront avec lui..

 

Co-écrit avec Jean BURDIN

Jean BURDIN a été formé aux mathématiques et à l’informatique. Lors de la naissance de son premier enfant il s’est trouvé dérouté par la puissance de l’expérience. Il a alors entamé une recherche personnelle pour comprendre ce qu’il avait vécu et ce qu’il était possible de vivre pour son enfant, pour sa femme et pour lui-même. Aujourd’hui président de l’association des Drôles de Mamans, il contribue à son développement pour que des parents ou futurs parents puissent bénéficier de l’approche proposée par le docteur Hugues REYNES. Cette association propose des activités d’accompagnement de la parentalité : des préparations à la naissance, de l’entraide parentale, des vacances en famille…

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