Nous sommes entrés il y a 10.000 ans dans la 6ème crise d’extinction massive. C’est loin, et jusque-là on ne s’en est pas trop mal sorti…Enfin presque… Cette extinction a commencé avec la mégafaune. Depuis les choses s’accélèrent…Beaucoup.
Quoi qu’il nous arrive, la planète s’en sortira. L’étude de la phylogénèse montre qu’elle en a traversé bien d’autres…Mais ses habitants – nous – c’est une autre affaire. Dans 2 ans ? 5 ans ? En 2050 ? Plus tard ?
À l’échelle du temps de l’évolution la différence est minime. Ce qui pour nous se compte en dizaines d’années, se compte pour elle en millions d’années. On a du mal à se comprendre elle et nous.
Mais le compte à rebours est en route. Qu’est-ce qu’on fait ?
La COP 24 ? Chacun mise sur le retard des négociations. On n’est pas sorti d’affaire !
Les gilets jaunes ? « Les élites parlent de fin du monde, quand nous on parle de fin du mois ». Réponse des élites « On vous parle de fin du monde et vous nous parlez de fin du mois difficile ». Là aussi on a du mal à se comprendre. Ceci dit, la logique voudrait que si fin du monde il y a, la question des fins de mois ne se posera plus et pour cause…
Qu’est-ce qu’on fait ? L’humain a ceci de curieux c’est qu’il ne croit pas ce qu’il sait.
Vous avez des enfants ? Vos enfants auront des enfants ? Et ainsi de suite…Alors cette descendance affrontera ces problèmes de front.
Nous, moi en tous cas, je serai « parti » vu mon âge, ou sur le point de partir… encore qu’on ne sait jamais. L’accélération peut encore s’accélérer… Retirer mon épingle du jeu juste à temps ? Quelle défaite ! Quel égoïsme, quelle insensibilité ce serait ! J’aurais trop honte.
Nous avons donné la vie à nos enfants par amour, dit-on. Si nous ne voulons pas qu’ils nous reprochent un cadeau empoisonné – si nous n’y croyons pas nous-même – nous leurs devons l’espoir en la vie… Si vraiment nous soutenons que nous leurs avons donné la vie par amour, alors devant la situation actuelle prouvons-le ! Sinon nous sommes parjures et l’histoire nous jugera de n’avoir rien fait, d’avoir préféré l’égoïsme à l’amour envers nos enfants.
Aujourd’hui, sans plus attendre, il nous faut muter. Muter pour que nos comportements changent. Chacun de nous, dans un face à face avec son âme et conscience, devrait décider de s’engager dans un changement dans sa façon de penser et d’agir, s’il veut offrir une suite en premier lieu à ses enfants et petits enfants, et plus loin peut-être à l’humanité. Tout est d’abord une question de choix personnel, d’engagement individuel.
Mais qui est plein d’espérance en ces temps troublés ? D’ailleurs pourquoi ne pas se poser la question inverse : pourquoi en manquer ? Les conditions plus dures de l’existence vont nous sortir de notre zone de confort pour inventer la suite. Par enthousiasme? ou à coup de pied aux fesses ?
La zone de confort endort, produit un repli sur soi, incite à se protéger, paralyse par les peurs qui rendent malade. Elle a quelque chose de déprimant.
Alors il nous faut changer. Mais aujourd’hui quelle cacophonie ! On ne sait plus où donner de la tête. Chacun voit midi à sa porte : Gilets jaunes, tuerie à Strasbourg – une de plus – politiques qui prétendent avoir les solutions, et pour mieux les défendre détruisent au passage celles de leurs homologues concurrents. Quel vacarme. Il vaut mieux ne plus se laisser happer par tout ce bruit et revenir au silence et écouter…Ecouter dedans : écouter enfin le noyau pur et dur qui existe en chaque homme, mais que le tohu-bohu ambiant couvre. Apprendre à écouter son âme et conscience au lieu du vacarme. Encore faut-il rejoindre le silence, la neutralité, abandonner les peurs, rejoindre l’ouverture, retrouver l’élan de vie et avec le courage du nouveau : inventer seul, puis inventer ensemble. Ne pas dire aux autres ce qu’ils devraient faire, mais le faire. Arrêter de donner des leçons, de critiquer, de se plaindre alors que tant d’autres autour de nous n’ont même plus la force de le faire et souffrent bien plus encore. Aucun de nous n’en est là où en est 80% de la population mondiale.
Alors… mes vœux pour 2019
Que nous ayons le courage de regarder en face nos erreurs.
Que derrière le constat douloureux de l’effondrement de nos sociétés et de ses valeurs, dont nous sommes partie prenante, nous apercevions avec enthousiasme les nouveaux repères qui soutiendront la civilisation suivante et que nous les fassions nôtres.
Que sur cette base intérieure, nous ayons le courage d’inventer la suite et d’en oser le prix.
Que nous ayons surtout, la force de l’accomplir ensemble ou même seul s’il le faut.
Très beau texte qui m’as beaucoup touché. Voeux réciproques à toi tonton Hugues.
Merci Hugues pour ces phrases auxquelles j’adhère totalement,
A bientôt de te retrouver, ce qui ne devrait plus tarder…
Amitiés,
Martin
Merci de me rappeler l’importance d’écouter au dedans pour avancer plus justement. J’ai beau savoir tout cela, un rappel régulier est toujours bien venu.
Un message profond, une réalité qu’on refuse de voir. Merci pour ces vœux. Heureuse année 2019.
Serge EBO
Les mots qui viennent du cœur ont un goût, une odeur particulière, ils sentent bons.
Ces mots me parlent.
Hugues, que ce voeux s’accomplisse.
Marc Diez Torres
Des phrases vraies, qui ne jugent pas ni n’accusent. Qui invitent à une réflexion sincère.
Merci de parler vrai avec le coeur.