Un ami m’a envoyé ce communiqué de presse* des Juristes pour l’Enfance : « Scandale des bébés Ukrainiens : quelles solutions pour les enfants ?».
A la lecture de cet article, je suis très en colère…
Les enfants nés par GPA en Ukraine sont confinés. L’abandon était déjà programmé par contrat avec leur mère biologique, mais cette fois en plus ils ne sont pas « réceptionnés » par les parents adoptifs. Perte du lien maternel sécurisant à la naissance, pas de lien de substitution, le désert… on ne survit pas très longtemps seul en plein désert.
Pour ceux qui auront survécu, ils ont le choix entre la folie (le pseudo-autisme) ou la violence. Quel cadeau de naissance ! Quelques rares « feront résilience » comme on dit, ceux-là seront les nouveaux héros de la guerre. Le prix à payer par nos sociétés qui ont programmé cet état de fait par leurs lois est proprement effrayant.
Aujourd’hui en Ukraine ces bébés sont stockés dans des pouponnières improvisées, une sorte de camps de réfugiés pour bébés, en attente d’un départ qui aura lieu… ou pas.
Connaissant bien le sujet**, étant intervenu de nombreuses fois comme beaucoup d’autres, je ne sais plus que faire devant la surdité de ceux qui auraient dû écouter tous les points de vue avant de décider et qui ne l’ont pas fait, avec les conséquences actuelles.
Au moins dire mon indignation, mon opposition totale face à cette maltraitance envers les plus vulnérables à ce moment crucial et difficile des tout premiers temps de leur existence.
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas spécifiquement de l’Ukraine, les autres pays sont tout autant responsables de maltraitance envers les bébés. La France avec sa loi récente sur la « PMA pour toutes », n’a tenu aucun compte des avertissements de ceux qui connaissent l’énorme difficulté que rencontre l’enfant à la naissance et la complexité de l’attachement indispensable à sa survie***. Personne ne pourra dire « je ne savais pas », car tout a été dit, écrit, enregistré. Les preuves sont là, disponibles pour tout le monde.
Le père n’est plus le père et la mère n’est plus la mère. On ne sait plus qui est qui.
Entendons-nous bien : la question centrale concerne tous les couples. Il ne faudrait surtout pas que ceux qui ne font pas appel à la PMA ne se croient pas concernés. Ils le sont tout autant. Ce qui manque cruellement, c’est une maturité dans le désir d’enfant, une élaboration de ce désir, qui cache aujourd’hui de façon bien trop grave un comportement narcissique incompatible avec la responsabilité d’un enfant. La GPA n’en est que la caricature.
Faire passer le désir d’enfant pour de l’amour pur, défendre le droit à l’enfant au lieu du droit de l’enfant c’est défigurer la parentalité.
Quand ces enfants demanderont des comptes, personne ne pourra plaider l’ignorance. Bien sûr, les responsables auront disparu, et s’il en reste, ils se défileront. Bassesse humaine ordinaire et déjà vue.
Nous abordons une période où le comble de la folie humaine devient la norme.
Nous sommes bel et bien dans la fin d’une civilisation inhumaine où tout est permis du moment qu’on en a « envie », du moment que c’est possible. Pour les psychologues américains, nous sommes globalement passé d’un monde œdipien à un monde narcissique. « Au nom du droit à ma jouissance je fais souffrir l’autre, et comme je n’ai pas acquis la capacité à l’empathie, cela ne procure aucun frein à ma quête de jouissance. »
On comprend mieux que l’enfant soit exclu de la réflexion pourvu que les adultes voient leurs désirs assouvis.
Il y a de quoi mourir de honte et de tristesse en sachant pertinemment ce qu’endurent ces tout-petits, l’énorme, l’inconcevable douleur psychique qu’on leur impose et la destruction de zones du cerveau qui en découle (atrophie des lobes préfrontaux et du circuit limbique.)
Dans ce contexte psychopathologique général, l’enfant est clairement devenu un produit de consommation courante. Ce qui autorise toutes les folies et tous les abus ! Qui aurait cru qu’on puisse en arriver là et trouver cela normal ? Créer scientifiquement de l’abandon, évincer l’homme, le père de la procréation… quel progrès !
Il y a de quoi pleurer et oui, je le dis clairement, j’en pleure. A 73 ans je pleure de honte et de tristesse en sachant ce qu’endurent ces tout-petits.
Je suis écœuré, dans le premier sens du terme. Mon cœur n’en peut plus de ce mensonge, le plus grave qui soit. Ce mensonge qui défigure l’amour, lui donne un visage angélique alors qu’il n’est tourné que vers soi, vers l’autosatisfaction narcissique. Un égoïsme à visage d’altruisme.
La fin d’une civilisation perverse est finalement une bonne chose. Avec elle disparaîtra la perversion. Mais le lot de souffrance qui envahit peu à peu le monde est énorme. Les innocents payent plus que les responsables. Les bébés en premier lieu. Injustice de la justice des hommes. Qui est encore partie prenante de la douleur des autres quand on se fiche déjà totalement de la douleur des bébés ?
A chacun de répondre et d’agir, en fonction de ce que lui dira son âme et sa conscience.
Alors avec ceux qui ont encore une âme et conscience, avec ceux qui ont appris à regarder plus loin que leur nombril, avec ceux pour qui entraide, compassion, amour veulent encore dire quelque chose, je vais avec une grande humilité œuvrer pour ce en quoi nous croyons. Pas faire une bataille contre cette inhumanité, contre ce lent crime contre l’humanité, mais prendre soin de ceux-là mêmes qui en ont été les victimes, s’ils sont encore en vie. Même à 20, 30 ou 80 ans, le bébé blessé sera encore dans leur cœur…
Cela fait plus de 50 ans que je m’occupe des cœurs blessés. Je les connais bien. Je sais leur blessure originelle. J’ai appris comment les aborder, comment très délicatement les consoler un peu quand c’est encore possible. J’essaie de leur redonner peu à peu l’espoir perdu lors de leur rencontre avec l’égoïsme humain qui les a rendus fous ou violents.
Je continuerai à y mettre toute mon énergie.
Pour ne pas avoir encore plus honte à la fin de mon existence.
** Dernièrement, pour faire connaître un peu mieux le bébé, et aider à la réflexion, j’ai voulu faire comprendre le monde d’où il vient, celui de la vie intra-utérine dans une vidéo : « Une vie cachée au cœur de la mère ». Elle est le résultat d’une recherche multidisciplinaire dans différents pays. https://www.youtube.com/watch?v=2LoRi49023Q
*** Ou plutôt, ils n’ont pas été écoutés, parce qu’ils sont bien été entendus par des réunions parlementaires préparatoires. Encore le déni. Je pense à M. Pierre Lévy-Soussan, Mme Sarah Bydlowski et M. Jean-Pierre Winter entre autres. Les comptes rendus de leurs auditions sont disponibles sur le site de l’Assemblée Nationale.
Merci pour votre travail, votre dévouement, votre engagement.
Beaucoup à faire… Tellement……