En ce temps où l’intolérance religieuse s’exacerbe, je vois circuler des études qui critiquent certains textes coraniques. Les textes chrétiens ont fait l’objet en leur temps des mêmes types de critiques.
L’ensemble de ces études montre qu’un certain nombre des textes des grandes traditions sont contestables, parce que trop souvent les hommes, animés de bonnes ou de mauvaises intentions, sont passés par là.
Ils ont mis en avant certains textes dit canoniques, parfois modifié les textes ou même parfois construit des textes, qui n’appartenaient pas à la tradition. Parce qu’ils étaient des humains qui vivent et pensent à partir de l’égo, ils ont voulu tirer profit de ces textes à leur avantage. Il n’y a donc plus matière à s’indigner, car l’homme est tel qu’il est.
Cette exégèse courageuse des textes est certes un pas essentiel dans la maturité humaine, pour asseoir plus solidement sa propre foi. Mais retrouver soi-même la pureté des textes paraît bien difficile, quand on regarde les choses sans être un grand spécialiste. Mais alors à quel texte faire confiance ?
Quand je regarde le message central de toutes les traditions ou des mouvements qui ont peu ou pas de tradition, je m’aperçois qu’il est de même nature.
Tous ceux qui cherchent ce qui pourrait inciter l’homme à aller vers le meilleur de lui-même, se reconnaissent dans une communauté de valeur. Comme si chacun savait très bien, qu’il y a en l’homme d’aujourd’hui, une liste, toujours la même, de qualités manquantes mais à acquérir d’urgence.
Ceux qui veulent avancer vers leur propre humanité, vers ce meilleur, vont finalement se retrouver avec des ingrédients qui seront partagés par tous. Que je lise un texte de la tradition chrétienne, musulmane, indoue, bouddhique ou même des plus vieilles civilisations amérindiennes, inuites, indiennes, j’y retrouve toujours à un endroit ou à un autre, inscrites les mêmes qualités : la paix dans l’homme, la paix entre les hommes, la paix entre l’homme et la nature, la paix entre l’homme et la Terre.
Ils ont en commun la fraternité, l’égalité entre les hommes, l’amour, la tolérance, l’entraide, la compassion… et surtout à ne pas oublier : l’humilité.
Alors franchement, bien franchement, que ces qualités soient portées par une tradition ou une autre, n’est pas important pour l’humain que je suis. Cela m’est totalement égal d’essayer d’être meilleur à côté d’un juif, d’un musulman, d’un chrétien, d’un croyant ou d’un non-croyant, quelle que soit son pays d’origine ou la couleur de sa peau.
Quand nous mangeons un yaourt, ce n’est pas le pot avec la marque écrite dessus que l’on mange, mais ce qu’il y a dedans… et quand dedans, on a mis le meilleur de l’homme, on partage tous le même yaourt.
Ces qualités sont manifestées dans les textes, comme des phares qui éclairent notre avenir. On les reconnaît. On apprend lentement le discernement et on distingue ce qui a été ajouté seulement par l’égo qui voulait dominer.
Je nous souhaite d’apprendre le discernement.