Ce qui est normal c’est ce dont on a l’habitude…

18 juillet 2016

Colombie 2016

18 juillet 2016

La réconciliation

18 juillet 2016
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La plupart de ceux qui s’intéressent au fonctionnement psychique humain et ses conséquences sur le comportement, sont d’accord pour reconnaître la grande importance qu’il y a à se réconcilier avec son passé pour pouvoir être libre dans son présent. On retrouve aussi cette notion dans des enseignements anciens comme la chrétienté ou l’islam.

Si chacun de nous ne fait pas personnellement ce travail d’épuration, il ne peut rien construire de valable. Toute rancœur, toute aigreur, tout regret que je garderais, handicaperait ma liberté à construire dans le présent.

Il y a de nombreuses années j’ai adhéré à ce concept et j’ai cherché le moyen concret pour y parvenir. J’ai pris le temps d’y consacrer l’énergie nécessaire par un travail directement sur le passé, mais aussi en passant par les douleurs présentes qui ne sont que l’écho de l’enfant blessé. D’ailleurs aujourd’hui, c’est ce que je propose à l’Aube à tous ceux que cette recherche intéresse, dans des « séjour enquêtes ».

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il est arrivé bien sûr un moment où un véritable apaisement est survenu, mais en plus j’ai pris conscience que ce passé qui m’avait construit, était vraiment la meilleure préparation qui soit pour ce que j’ai à faire aujourd’hui. C’est une véritable inversion de la perception qui a eu lieu : ce qui apparaissait seulement comme douloureux au départ et dont je souhaitais me débarrasser, m’est apparu comme une véritable chance, une fois cette réconciliation faite.

Mais depuis quelques temps m’apparaît un complément : j’ai le sentiment que des accusations fausses à mon égard – comme tout un chacun en subit de temps en temps – m’incitent parfois à la rancœur, et que si je n’y prenais garde, je pourrais réalimenter la cuve de l’aigreur que j’avais vidée par ce travail précédent. Cela me conduirait à une nouvelle impasse.

J’ai donc décidé d’une solution complémentaire, à savoir mettre toutes mes forces dans l’attitude éthique personnelle suivante : quoi qu’il soit dit ou pensé sur mon compte, je ferai tout pour ne pas laisser renaître en moi de l’aigreur ou de la rancœur.

Mais comment faire ? Aujourd’hui, face aux douleurs que cela fait monter en moi, je me pose la question suivante : « quelle maturité, quelle qualité te manque-t-il pour que cette situation produise encore en toi de la douleur ? ». Une fois identifiée, je la repère chez les êtres dont la vie passée en témoigne. Puis je fais tout pour comprendre comment ils s’y sont pris concrètement, et je tente d’acquérir cette qualité en copiant ces êtres du mieux que je peux ! Parfois, mais pas toujours, cela prend du temps, pas mal de temps…

Quoiqu’il en soit j’ai décidé de ne plus accumuler d’aigreur, même devant des accusations injustes. J’ai décidé d’en faire coûte que coûte des opportunités d’amélioration de mon être et de ne pas les laisser faire leur chemin pervers en moi.

Peut-être bien que si ces accusations m’arrivent, c’est justement pour que j’acquière cette qualité qui me manque. Ce mal est finalement lui aussi un bien.

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